Création de haïkus vidéo avec des migrants et des étudiants de la HEAD

Atelier vidéo sur le thème des haÏkus rassemblant des jeunes migrants et des étudiants de la haute haute école d’arts et design. Un projet de l’association Nela piloté par l’artiste François Burland.

Cet atelier vidéo est une collaboration entre 6 jeunes de l’Evam (Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants) et 6 étudiants du département cinéma de la  HEAD  (Haute Ecole d’Arts et Design de Genève), Il est encadré par Clara Alloing, réalisatrice et assistante pédagogique à la HEAD.

Durant une semaine (du 19 au 25 août 2018), ces 12 participants devront après s’être imprégnés de l’œuvre de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle, réaliser des films qui prennent la forme de haïkus vidéo, et qui suivent la « mécanique du hasard » chère à Tinguely.

Un haïku vidéo est un film constitué de 3 plans qui ne doit pas excéder 1min, où les images et les sons sont associés de façon sensible et intuitive plutôt que dans une volonté de discourir ou de faire sens.

Durant les trois premiers jours de cet atelier, il a été demandé à chacun de ces jeunes de réaliser avec leurs smartphones des haïkus tournés-montés (c’est à dire qui n’ont pas besoin de post-production) à partir d’image de leur quotidien (lieux où ils vivent, trajectoire qu’ils font dans la ville, portraits de leurs proches… ). Ces premiers exercices reprennent la mécanique du hasard en laissant libre cours à la libre association visuelle de chaque individu, mais aussi de manière collective (des haïkus collectifs sous forme d’un cadavre exquis par exemple)

Le quatrième jour a été dédié à la réalisation d’un Haïku plus élaboré qui puisse témoigner de la singularité de chaque participant/réalisateur.

Pour cela, ils sont partis de la création de Niki de Saint Phalle, « le rêve de l’oiseau », projet architectural autour de sculpture habitable dans lesquelles le lieu central est la chambre, afin d’interroger chez chacun les endroits où ils ont dormi.

Après avoir témoigné de leur ressenti face à la création de Niki de Saint Phalle, chacun a dressé une liste de toutes les chambres où ils ont dormis.
De ce travail d’écriture brute a découlé la question de comment mettre en image une chambre qui soit toutes les chambres de cette liste à la fois : une chambre rêvée et hors normes.

Cet exercice a permis de partir de faits tangibles préexistants à la création pour des jeunes qui n’ont pas forcément l’habitude de créer et pour qui la peur de la page blanche peut être terriblement angoissante. Par ailleurs, partir de la liste des chambres où l’on a dormi permet que la convocation et la traversée nécessaire de l’intime ne soient ni dévoilement ni finalité.

Durant cet exercice autour de la chambre, il a été demandé aux étudiants de la HEAD de prendre le rôle de monteur, plutôt que de réalisateur. Ils se sont mis au service des jeunes de l’EVAM qui n’ont pas forcément le bagage technique pour monter leur création eux-mêmes. Ça été, dès lors, un exercice d’écoute et de dialogue au service d’un projet commun : les jeunes de l’EVAM ont appris à transmettre clairement leurs idées et leurs visions artistiques et les étudiants réalisateurs de la HEAD ont su trouver comment se mettre au service du projet de quelqu’un d’autre.

Budget:

Niriuk finance le coût total du projet Haïkus pour un montant de Chf 5’000.-

Le projet NELA propose des activités permanentes de soutien aux jeunes migrantsL’atelier, consacré au travail artistique et collectif, encadré et soutenu par différents acteurs et professionnels du monde de la culture, leur permet de reprendre des forces, de se poser le temps de leur formation, d y prendre pied et de s’y construire en vue d’une insertion durable dans notre société.